» » Aménagement : une Haie Défensive

Jardin Aménagé

 

 

De la Haie Défensive au Jardin Défensif

Respecter l’environnement

 

Pour avoir assisté à une scène incroyable digne d'un dessin animé de Tex Avery...Celle d'un sommet de crâne inconnu qui se déplace à pas de loup sous le rebord de ma fenêtre alors que j'étais en train d'écrire mes articles sur nos abris de jardin en bois (il fallait te baisser plus, Coco. Je t'ai vu !), je peux en attester : les grosses bêtes indésirables qui traversent votre terrain, ça n'arrive pas qu'aux autres.

 

Celle-ci était en train de visiter la maison voisine lorsqu'elle a été interrompue par le retour de ses propriétaires. Et hop ! Ni une, ni deux. Qu'importe l'épais mur de clôture de 1,80 m de haut qui sépare les deux jardins. Le lascar est jeune et athlétique (quoiqu'un peu fainéant au voisinage des fenêtres).

 

En trois enjambées après s'être fait repérer, le voici qui prend appui sur le bras articulé de mon portail et qui s'échappe dans la nature en sautant par-desus avec une agilité déconcertante. Morale de l'histoire : je n'aurais jamais dû tailler mes ronces. Pour le dissuader de passer par chez moi ou rien que pour le plaisir de savoir qu'il en est ressorti avec des épines plein les fesses.

 

Pas mal aussi les griffures, pour l'indentification. Bref, la mésaventure donne à réflachir sur la stratégie de défense à adopter. Tant en périphérie du jardin que dans ses passages-clés. Avec les beaux jours qui arrivent, accompagnés de leurs fenêtres ouvertes et de leurs échelles de piscine hors sol déplaçables à souhait, il est plus que temps d'y penser !

 

 

Les plantes épineuses défensives

 

Certains prétendent que leur rôle est avant totu dissuasif, qui si quelqu'un veut vraiment passer, il passera. Comme c'est le cas avec des fils de fer barbelés. Sauf que couvrir d'un blouson une épaise haie d'épne-vinette ou une clôture rehaussée de rosiers sarmenteux faiblement porteurs ( on ne peut pas les franchir en dux secondes, ils s'affaisseront, emmêlement faranti!), cela peut devenir très compliqué pour un rôdeur.

 

 

Au sommet de la clôture : créez des vagues de rosiers grimpants

 

Description : destinés à escalader arches et pergolas, ces rosiers peuvent aussi être conduits à l'horizontale pour former des guirlandes ou des vagues aux tiges souples, épineuses.

 

Que dit la loi ?  Que "les plantations (arbres, arbustes, arbrisseaux...) peuvent être conduites en espaliers sans que l'on soit tenu d'observer une distance avec la limite séparative, mais qu'elles ne pourront dépasser la crête du mur".

 

Donc en théorie, nous n'avons pas le droit d'installer une réhausse épineuse au-dessus d'un mur de 2 m de hauteur. Mais rine ne nous empêche d'obtenir l'accord de nos voisins. Car tout le monde y gagne à éviter que des rôdeurs puissent franchir une clôture mitoyenne : nos jardins respectifs deviennent alors des culs-de-sac, ce que n'aiment pas du tout les cambrioleurs.

 

Comment faire ? Au pied du mur, plantez un rosier tous les 3 à 7 m selon la vigueur de la variété (et la hauteur de taille adulte indiquée). Au fur et à mesure de la croissance, formez un rempart en vagues en resserrant les tiges au niveau du mur, avec du fil de fer, tous les 1,50 à 2 m. Si on vous fait une remarque sur leur hauteur, vous pourrez toujours la corriger en remodelant l'ondulation des tiges ou en coupant ce qui gêne au moyen d'un sécateur-ébrancheur. Au moment de manipuler vos rosiers, de les attacher, utilisez, bien évidemment, des gants épais, des vêtements longs, des lunettes de protection car ils sont efficaces côté griffures !

 

Contre la clôture : misez sur les haies et végétaux palissés

 

Description : épaisses haies (60 cm, 1m, comme vous voulez) taillées à 2 m de hauteur ou conbinaison de différentes formes, à vous de choisir !

 

Les pyracanthas palissés offrent de jolis aplats aériens au-dessus d'arbustes laissés libres ou taillés. Idéal pour apporter du rythme, de la variété sur une grande longueur de clôture.

 

Que dit la loi ?  Les arbustes ne dépassant pas 2 m de hauteur doivent être installés à 50 cm de la limite séparative. Les végétaux palissés (pyracanthas) peuvent être plantés directement au pied sans dépasser la clôture.

 

Nos préférés :

 

. Buissons-ardents (Pyracanthas).

Ils forment d'épaisses haies pleines (2 m de hauteur), mais vous pouvez aussi les palisser sur des fils métalliques, un treillage ou sur des arceaux pour créer d'époustouflantes arches épineuses couvertes de perles jaunes, orange ou rouges toute l'arrière-saison et même l'hiver.

 

Les petites fleurs blanches apparaissent en début d'été. Ils se taillent entre février et avril et se conduisent jusqu'à 5 à 6 m de hauteur pour protéger un angle ou une façade de la maison.

 

. Épine-vinette de Thunberg (Berberis thunbergii), ça continue de piquer avec ces arbustes caducs, qui supportent très bien la taille ! "Atropurpurea" a de petites feuilles pourpres et ses fleurettes blanches en mai.

 

Berberis koreana 'Red Tears", de petits fuits rouges en grappes à déguster crus ou cuits. Volume : 2 à 3 m (H) x 1 à 2 m. Mais aussi : groseiller à maquereau et framboisier palissés tous les 12 cm sur des fils verticaux parallèles, mûres  avec épines...

 

Le jardin gourmand a aussi de la ressource côté épines !

 

 

Comment faire ?

 

Plus une haie sera épaisse, plus il sera compliqué de ne pas vous piquer au moment de la tailler. Investissez dans un taille-haie (à ranger dans son cabanon ensuite pour la sécurité) télescopique si vous avez une épaisse haie de buisson-ardent ou d'épine-vinette.

 

Dans les angles : plantez des arbres touffus qui ne mangent pas de piquants

 

Description : ces végétaux auront pour rôle de garnir, meubler, défendre les coins, mais pas seulement. Nos cinq chouchous compensent l'agressivité de leurs épines par la bonhomie de leurs fruits, leur parfum et la beauté de leurs fleurs (citronnier, aubépine, prunellier) ou feuillage (olivier, argousier).

 

Citronnier épineux (Poncirus trifoliata), trsè interessant jusqu'à - 15)C, caduc, avec une floraison odorante en mars-avril, suivies de petits agrumes granuleux dont le jus parfumé s'utilise en cuisine. Ses rameaux portent de longues et nombreuses épines acérées. Pour sol non calcaire. Volume : 4 m (H) x 5 m (l).

 

Olivier de Bohême (Eleagnus angustifolia), arbuste caduc au beau feuillage vert argenté, aux fleurs jaune citrum au parfum de miel, très mellifères. Fruits à récolter en septembre-octobre pour faire des confitures et sorbets. Ses épines mesurent 1 à 3 cm de longueur. Il supporte la taille, résiste à - 40°C et à la sécheresse. Enrichissant les sols, il se contente d'une terre pauvre, caillouteuse. Volume : 4 à 8 m (H) x 6 m (l).

 

Argousier (Hippophae rhamnoides). Les arbustes femelles se couvrent de petits fruits orange excellents pour la santé et appréciés des oiseaux, à récolter entre décembre et janvier, jusqu'à mars dans les régions à hivers plus secs. L'espèce est très drageonnante, épineuse. Elle résiste à - 18°C. Il faut un plant mâle pour la pollinisation. Volume : 3 à 5 m (H) x 2 à 3 m (l).

 

Aubépine ou épine blanche  (Crataegus monoguna, laevigata ou crus-gali). En mai-juin, ses fleurs blanches ou roses en corymbes ont un charme fou. Fin août, l'arbre se couvre de cenelles, qui font le régal des oiseaux et des amateurs de confitures. Rustique jusqu'à - 20 °C. Port d'arbre avec un vrai tronc ou d'arbuste. Se taille en fin d'hiver. Parfait pour un jardin campagnard. Volume : 6 à 12 m (H) x 5 m.

 

Prunelier ou épine noire (Prunus spinosa). Plante-phare des haies champêtres, où il était planté pour empêcher le bétail de passer, cet arbuste épineux forme des taillis impénétrables aux multipkles atouts. Facile à cultiver, fleurs blanches mellifères en mars-avril, ses fruits attirent les oiseaux. Place : 4 m (H) x 4 (l).

 

Mais aussi : pensez aux houx, aux grenadiers, à l'angélique du Japon (Aralia elata), au févier d'Amérique (Gleditsia triacanthos), très impressionant avec ses rameaux de piquants...

 

Comment faire ? Offrez-leur le plein soleil (voire une légère ombre pour le citronnier et l'olivier), ainsi qu'un sol bien drainé, non calcaire pour le citronnier, frais pour l'argousier, plutôt riche pour le prunelier.

 

Que dit la loi ? Comme ils vont dépasser les 2 m, plantez-les à au moins 2 m de la limite séparative.

 

 

...à suivre