» » Bastides et Cabanons à Marseille (13)

Cabanon Marseillais

De la Bastide au Cabanon marseillais

 

 

 

 

 

Du provençal cabanoune Cahute .

 

La cabane est un mot passé dans le langage national pour désigner une petite construction assez fragile qui sert à entreposer divers objets et quelquefois d'habitation.

Nous livrons des cabanes dans toute la France continentale et aussi nous livrons des cabanes en Belgique.

 

" Si le Marseillais est orgueilleux, la maison sera un château ; s'il est simple, elle deviendra une bastide ; s'il est modeste, il la nommera un cabanon. Mais lui seul peut établir cette classification, car rien ne ressemble autant à un château marseillais qu'une bastide, si ce n'est peut-être un cabanon." 

 

 

Ainsi, Alexandre Dumas introduisait-il déjà le doute sur la filiation entre la cabane et le cabanon, le vocable marseillais (13) devant être distingué du sens commun, provençal comme hexagonal. Au temps de Dumas et de Stendhal, lequel s'étonna également de ce trait culturel, le cabanon était une habitation extra muros, mais non exclusivement secondaire puisqu'elle pouvait être l'habitat de pêcheurs regagnant la ville le dimanche. C'est à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle qu'il est devenu un véritable emblème identitaire, popularisé par la chanson, la littérature et le cinéma. N'est-il pas alors l'équivalent ensoleillé du jardin ouvrier des premiers banlieusards de la couronne parisienne ? Ce serait oublier les vertus éducatives du jardin ouvrier, prescrites par ses règlements successifs jusqu'à aujourd'hui, et surestimer l'abri de ce jardin, véritable cabane quant à elle.

 

En réponse au " Parisien " supposé travailler son jardin, un Marseillais de la grande époque des cabanons aurait répondu que le but du cabanon était, au contraire, le far niente, manière de s'opposer à l'hégémonie productiviste de la France du Nord. Avec l'extension des formes populaires de villégiature sur les littoraux, il est cependant permis de se demander si le cabanon marseillais se distingue de tous ses cousins bricolés sur nombre de plages méditerranéennes et atlantiques, de Beauduc à Noirmoutiers et au Havre, sans compter les lacs et les rivières pour amateurs de chasse, pêche, nature et tradition.

 

Certes, géographie oblige, le cabanon marseillais préfère le rocher à la plage, mais la spécificité marseillaise est dans le rapport, exceptionnel, entre primarité et secondarité. Alors que, sur le reste de l'Hexagone, la résidence secondaire, qu'elle soit bourgeoise ou populaire, porte bien son nom, même quand sa charge symbolique est supérieure à celle de la résidence principale, l'ancienne diffusion et le mythe du cabanon demeurent au cœur du dispositif des sociabilités marseillaises. Cette singularité suffit à expliquer la nostalgie qu'il produit, à l'heure où vivre ensemble préoccupe autant le politique que le sociologue.

 

Enfin, le cabanon échappe par essence à l'architecture, à l'exception de celui que Le Corbusier construisit en 1951 pour son épouse et pour lui-même à Roquebrune Cap-Martin et au pied duquel, en 1965, il se noya. L'extrême simplicité de la construction de 16 m² et son statut funeste contribuèrent à donner quelque humanité posthume au fondateur du purisme et au rédacteur de la Charte d'Athènes.  

 

       « Cabanon », in Marion Segaud, Jacques Brun, Jean-Claude Driant(dir.), Dictionnaire de l’habitat et du logement, Paris, Armand Colin, 2003, p. 53-54 et 163-165.

 

 

     Sous les tonnelles on entend le cliquetis des verres à pastis sur fond de chant de cigales... au cabanon on n’a rien d’autre à faire que d’être le plus heureux possible.

 

 

 

 

« À droite, c’est la mer, et toute la contrée qui environne Marseille, sur la gauche, au bas des rocs, est couverte de petites maisons de campagne d’une éclatante blancheur, qu’on appelle bastides. Je crois qu’on pourrait bien en compter quatre ou cinq mille. »

 

Stendhal, Mémoires d’un touriste

 

 

 

 

 

Suite à cette publication, on nous a écrit :

 

Sur une île de Patagonie pratiquement inhabitée, le célèbre architecte chilien Mathias Klotz a créé un lieu de retraite proche de la nature. La maison en bois minimaliste au confort modéré s'inspire des formes de construction de l'agriculture locale.

 

 

 

Cabanes, cabinets, chalets - les constructions simples dans la nature exercent un attrait romantique sur les citadins. Et les maîtres d'ouvrage ne sont pas les seuls à s'en enthousiasmer, les architectes aussi aiment s'occuper de ce qui peut être considéré comme l'embryon de la construction : quatre murs et un toit. Le Corbusier avait déjà construit une cabane en rondins en 1952, "Le Cabanon", mesurant seulement 3,66 m x 3,66 m x 2,26 m. L'architecture moderne a poursuivi le thème dans deux directions : un courant de développement plutôt urbain s'occupe de l'économie d'espace ; la "tiny house" devient de plus en plus pertinente, même d'un point de vue économique. Le courant plutôt rural vénère comme saint de la maison l'écrivain canadien Henry David Thoreau, qui a vécu pendant deux ans dans une cabane en rondins au milieu du XIXe siècle - une expérience sociale sur sa propre personne : "Walden. Ou la vie dans les bois" est le titre de son récit à ce sujet, encore aujourd'hui un vedemecum du mouvement écologique.

 

Une nature sauvage habitée


En ce qui concerne le gain de place, ce n'était certainement pas le problème principal de l'architecte chilien Mathias Klotz lorsqu'il a commencé à planifier une maison de vacances pour sa famille et ses invités. Il a construit une véritable grange, directement au bord de la mer, sur l'île de Coldita, à partir de laquelle il est possible de faire des excursions en bateau dans les fjords de Patagonie. La "Casa Francisca" accueille généralement six personnes pendant trois mois par an. Et la grange est effectivement le modèle de la construction : les bâtiments agricoles traditionnels sont construits de cette manière dans la région - une ossature de poutres étroites mais profondes, recouvertes de planches, qui ne sont pas sans rappeler les membrures et les planches d'un bateau. Les planches sont certes verticales, mais comme dans la construction navale, cette construction permet d'économiser des matériaux. Les constructions plus massives, comme les maisons en rondins de bois, ne sont pas courantes dans la tradition locale. Et les planches entre les poutres permettent parfois d'économiser d'autres aménagements intérieurs en faisant office d'étagères pour ranger ce dont les habitants ont besoin : Cela aussi peut être considéré comme une référence à l'objectif initial de la forme de construction.

 

La physique de construction moderne a été appliquée à ce principe de base simple, sans toutefois viser le confort urbain. Il y a de l'électricité solaire et même un réseau 3G, mais l'eau provient d'une rivière, le chauffage se fait au bois et les eaux usées sont traitées et rejetées dans le sol. La façade est réalisée en double peau avec isolation : Le climat y est certes doux, mais souvent pluvieux et venteux. La forme du bâtiment est marquée par sa fonction de protection : les fenêtres sont petites, la construction est surélevée par des cônes en béton qui créent une distance avec le sol humide. Une section intermédiaire vitrée comme une serre dans l'enveloppe sombre du bâtiment capte la chaleur.

 

Le choix du bois a également suivi la tradition régionale : le "canelo", le bois de construction habituel dans la région, n'est pas dur mais très résistant à l'humidité, il provient d'un conifère à croissance rapide, fréquent en Patagonie, l'arbre sacré des indigènes locaux, les Mapuches.

La construction a également dû rendre hommage à la logistique : Seules 50 personnes vivent sur cette île de 3 000 hectares, et il n'existe aucune infrastructure utilisable pour la construction. Six menuisiers, qui ont fait une heure de bateau depuis le port le plus proche, ont construit la maison au cours d'un été austral - la construction a été achevée en janvier 2018 - avec des machines manuelles.