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Jardins Familiaux

 

Jusqu'alors, en Allemagne, relativement bien dotée en jardins familiaux, aux Pays-Bas ou en Belgique, c'étaient plutôt des fermes pour enfants ou des terrains de jeux d'aventure que des mères et des pédagogues engagés avaient créés sur des terrains en friche où poussaient des plantes sauvages. A l'époque, c'était (comme l'avait exprimé entre autres Ivan Illich) la 'soi-disant crise du pétrole' qui permettait aux politiques communaux de faire des concessions..." (Meyer-Renschhausen 2012).

Le jardinage peut-il vous apporter de la joie ?

Le terme 'jardin partagé'


Alors qu'il y a cent ans, la création des jardins familiaux, très répandus en Allemagne, visait avant tout l'autosuffisance, aujourd'hui, de nombreux jardins communautaires ont pour objectif la création commune, la participation et un engagement actif pour l'environnement.

 

Les jardins communautaires, 'community gardens', sont, contrairement aux jardins familiaux, des jardins gérés collectivement qui occupent en général un terrain commun, souvent plus petit, utilisé par tous les jardiniers* et qui sont cultivés selon les critères de l'agriculture biologique.

 

Dans presque tous les cas, les jardins communautaires sont gérés par une assemblée plénière ouverte et régulière ou par un comité élu. De nombreux jardins familiaux poursuivent des objectifs d'intégration sociale et se sont donné pour mission, outre le jardinage au sens strict, de transmettre des connaissances sur l'environnement.

 

La géographe urbaine Marit Rosol les décrit en 2006, avant la vague de création allemande proprement dite, comme suit :

 

"Les  jardins partagés sont des jardins, des espaces verts et des parcs créés et gérés de manière collective et par un engagement volontaire, avec une orientation vers un public général".

 

De cette compréhension ressortent en particulier trois idées directrices qui déterminent le paysage varié du jardinage communautaire : l'action collective, souvent motivée par des raisons politiques, le bénévolat et l'ouverture sociale. Ces idées clés permettent de bien distinguer les jardins communautaires des autres utilisations urbaines de l'espace libre, comme par exemple les jardins familiaux ou les parcs publics.

 

 

"Il existe d'innombrables images et idées de jardins communautaires urbains - autant qu'il y a de jardiniers.
C'est là leur essence et leur force." Malvin Hassel

 


Dans les jardins communautaires, on fait pousser bien plus que des légumes que l'on cultive soi-même. Il s'y crée - souvent en passant - une communauté qui permet des processus de communication et d'intégration grâce à la coexistence sociale. Les jardins communautaires existent dans le monde entier. Ils sont reconnaissables par la multitude de petites cabanes qui y est semée !


L'idée des jardins ouvriers remonte aux "Community Gardens", qui ont vu le jour depuis les années 1970, surtout à New York. Les premiers projets communautaires de quartier ont été créés sur des terrains en friche et ont permis non seulement de créer de nouveaux espaces verts et d'abris de jardin en plein milieu de l'environnement urbain, mais aussi de revitaliser et d'activer le quartier. Les "jardins interculturels" en Allemagne, qui s'inspirent de l'idée et des objectifs du projet des jardins internationaux de Göttingen, constituent une forme très particulière de jardins communautaires.

 

Au milieu des années 1990, des femmes de Bosnie qui avaient dû quitter leur pays en raison de la guerre ont eu l'idée de cultiver à nouveau des jardins en Allemagne. Ce concept réussi est devenu un projet modèle pour de nombreux autres jardins interculturels qui ont vu le jour par la suite en Allemagne et plus tard en Autriche.

 

La raison de l'énorme succès et de l'expansion fulgurante de l'idée réside dans la chose elle-même : dans notre société, il existe peu d'endroits où les personnes issues de l'immigration et les autres peuvent partager un thème quotidien.

 

Les  jardins partagés sont des jardins gérés par un groupe de personnes. Ici, ce n'est pas seulement le jardinage qui joue un rôle, mais aussi le travail en commun, la participation à l'aménagement du quartier, la possibilité de participer au sein d'une communauté, le développement d'un sens communautaire dans l'action commune et, finalement, la convivialité communicative dans le jardin. 

 

Différents termes sont utilisés pour décrire les activités collectives de jardinage, tels que jardin de voisinage, jardin interculturel, jardin communautaire, etc. - Nous utilisons pour nos activités et sur ce site le terme le plus courant de ' jardin partagé'.

 

Les jardins de proximité sont gérés par le voisinage direct. Il s'agit ici d'avoir un petit coin de verdure et d'une cabane en bois dans son propre voisinage et de faire la connaissance de personnes des environs. Dans les jardins thématiques en revanche, l'accent est mis sur un groupe cible bien précis, par exemple les personnes âgées, les enfants ou les immigrés. Il existe également des formes mixtes, ce qui permet de constater que les jardins communautaires se caractérisent par leur diversité.

 

Cependant, il est possible d'identifier quelques points communs fondamentaux : Les terrains sur lesquels sont construits les jardins communautaires appartiennent généralement à des organismes publics tels que des villes, des communes, des églises ou des fondations. L'utilisation de la surface par un groupe de jardiniers est généralement réglée par un contrat.

 

Dans les jardins, il y a des parcelles individuelles pour la culture individuelle des jardiniers/jardinières participant au projet, ainsi que des surfaces communes. Les communautés de jardinage peuvent se former grâce à des initiatives "grassroot", mais aussi grâce à des initiatives "top-down", par exemple des associations sociales et culturelles qui cherchent d'abord une surface appropriée, créent des structures et remettent ensuite la surface à un groupe de jardiniers.

 

La diversité sociale, culturelle et écologique est un critère essentiel des jardins communautaires. Il ne faut pas seulement mentionner ici le concept des jardins interculturels, mais aussi les jardins de proximité où des personnes qui ne se rencontrent pas dans d'autres espaces sociaux partagent un même espace. L'accessibilité aux jardins varie également.

 

Certains jardins sont ouverts à tout moment, d'autres sont fermés et l'accès public n'est possible qu'à certaines heures d'ouverture ou lorsqu'un jardinier est présent sur place. En ce qui concerne les frais d'eau, d'assurance, de déchets et autres, ces coûts sont généralement pris en charge en totalité par la ville ou par des organisations, ou doivent être assumés proportionnellement par les jardiniers.

 

Les  jardins partagés en tant qu'espaces d'action politique


Un jardin communautaire est un espace d'action politique en miniature. Les intérêts de la structure du jardin, du quotidien du jardin et de la cohabitation sociale sont négociés et convenus dans le cadre de processus de négociation ouverts et démocratiques. La participation et la cogestion dans le projet de jardin partégé peuvent donner un sentiment et une expérience de participation qui peuvent avoir des effets positifs aussi bien sur la communauté que sur l'individu. Une jardinière collective dit à ce propos :

 

"Je trouve que c'est aussi une déclaration politique de dire, ok, nous prenons maintenant notre quartier en main et nous en faisons quelque chose de beau, qui correspond à nos exigences, à nos idées et nous l'aménageons comme nous le souhaitons. (...) C'est un processus qui participe à la décision et à l'organisation." (Julia)

Espaces d'action sociale


Les jardins communautaires sont des lieux de coexistence sociale, de communication, d'entraide (entre voisins) et d'échange actif de connaissances. C'est justement dans les grandes villes que l'importance sociale des jardins communautaires devient évidente, car l'anonymat et la ségrégation sociale peuvent être brisés.

 

"Ici, j'ai ce qui est commun. Le fait que je ne sois pas seul à faire quelque chose. Que nous le fassions vraiment ensemble. Une simple cohabitation. Tout simplement." (Alexandre)

 

Espaces d'action pédagogique


Un jardin offre de nombreuses possibilités d'acquérir des connaissances et de faire des expériences avec la nature. Cela met également en évidence le potentiel des projets de jardinage collectif pour la pédagogie sociale, car les jardins collectifs se rapportent aussi bien au quotidien des personnes impliquées qu'au bien commun environnant. La responsabilité personnelle des jardiniers est renforcée et, en même temps, la participation et l'implication dans la vie publique sont encouragées.

 

Espaces d'action subjectifs


Les  jardins partagés sont des espaces qui offrent de multiples possibilités à leurs jardiniers. Ils se rattachent à des structures existantes, mais entraînent également de nouvelles possibilités d'orientation, d'apprentissage et d'action. Le jardin aide à se connaître soi-même dans un nouveau contexte, à percevoir sa propre image de soi et du monde et à trouver sa propre voie de manière autodéterminée et responsable.

(Le jardin) me donne un sol sous les pieds (et) aussi le sentiment que maintenant je suis qui. Maintenant, je suis celui qui fait, le petit paysan. (Kristof)

 

Des espaces d'action écologiques


Enfin, un jardin communautaire est aussi un espace d'action écologique. Dans un contexte urbain, on pratique un quotidien écologiquement compatible qui s'intègre également dans la vie privée des jardiniers/jardinières impliqués. Des plantes utiles et cultivées, tombées depuis longtemps dans l'oubli en milieu urbain, sont cultivées en ville. Le sol urbain est en outre rendu à nouveau cultivable. Les jardins en ville sont également de nouveaux habitats pour les insectes, les papillons et les oiseaux.

 

Les jardins partagés assument des fonctions sociales, culturelles et écologiques dans les espaces de vie urbains. Ils peuvent doter les citadins de qualifications clés telles que la capacité d'engagement, les compétences sociales, l'estime de soi, le respect, la tolérance et l'empathie ou les aider à acquérir ces compétences non techniques. Grâce à leur connaissance de l'environnement et de la nature, les jardins communautaires peuvent promouvoir le capital culturel et stimuler les initiatives écologiques par le travail personnel et l'entraide. Ainsi renforcés, les citadins ont la possibilité de se développer individuellement sans pour autant renoncer à cultiver le bien commun.

 

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